Action Medeor et son partenaire local AFPDE en mission d’évaluation des catastrophes naturelles dans la plaine de la Ruzizi, en territoire d’Uvira, au Sud-Kivu
23 mai 2023La cité de Kiliba sucrerie a été frappée de plein fouet pat des inondations dues au débordement des eaux de la rivière Kiliba. Une équipe d’évaluation de cette catastrophe naturelle conduite par l’ONG allemande ACTION MEDEOR et l’ONG locale AFPDE s’est rendue sur place ce weekend. Cette équipe déplore de nouveaux cas de choléra et d’autres maladies d’origine hydrique qui s’attaquent aux populations sinistrées. Quelles sont les conséquences de cette catastrophe a Kiliba ? et comment réduire le désastre dans cette région par l’implication des humanitaires et de l’état congolais ?
La cité de Kiliba ONDS est confrontée à des sérieuses difficultés après le débordement des eaux de la rivière Kiliba. Les eaux se sont déversées sur sept avenues du quartier Rukangaga, occasionnant près de 450 ménages victimes sans abris. L’ONG allemande ACTION MEDEOR a effectué une mission d’évaluation des besoins de la population victimes de ces inondations. Cette mission s’inscrit dans le cadre du partenariat de cette ONG internationale avec l’ONG locale AFPDE, association des femmes pour la promotion et le développement endogène.
Masumbuko Kamola nous reçoit chez lui. Sa maison est la seule dans cette partie de l’avenue Mwenga qui a pu résister au drame du quartier Rukangaga. Pour arriver ici, nous avons sauté plusieurs marigots pour nous trouver un chemin. Très abattu par le poids de l’âge, coiffé d’un chapeau sombrero sur la tête, Masumbuko Kamola prend tout son courage pour nous expliquer sa condition de vie.
A côté de lui, sa femme Agnès TABU, garde de l’espoir pour le lendemain. Et ce malgré ses agitations devant l’équipe des évaluateurs.
La situation est macabre ici à Kiliba sucrerie. A travers la cité, nous observons plusieurs habitations complètement effacées par les eaux d’inondation. Rukangaga est le quartier le plus touché. Le chef de ce quartier nous conduit à l’endroit qu’il juge être la source de malheur de son entité au mois d’avril, une clairière de la rivière Kiliba, où les eaux ont trouvé la brèche pour se déverser dans le faubourg.
Les conséquences de ces inondations sont sans appel. Sur les parcelles inondées, toutes les fosses septiques sont ouvertes. Les matières fécales ont été emportées par les eaux. On ne sait pas où elles se sont dirigées. Dans un autre quartier à côté, le cimetière de Kiliba est érodé, laissant entrouverte les tombes. Difficile pour les habitants de se défaire des maladies d’origine hydrique. Le médecin directeur du centre hospitalier de Kiliba, Docteur Balangalize Mukome Espoir, annonce huit nouveaux cas de choléra lies à cette catastrophe.
En plus des dégâts causes sur les habitations et la perte des biens de ménages, des vastes champs des cultures de maïs, du riz et de patates douces ont été détruits. Explication de cette maman que nous retrouvons à côté de la rivière de kiliba.
Cette catastrophe naturelle vient de porter un coup dur aux autres interventions humanitaires et projets en cours de réalisation à Kiliba. Le constat des membres de l’équipe d’évaluation est amer. Emmanuel LIMI est coordonnateur des programmes pour l’Afrique et l’Haïti de l’ONG allemande ACTION MEDEOR.
En dépit de conséquences sur les bénéficiaires des projets en cours, le chef des projets de l’ONG AFPDE, Alphonse Kabala, se veut rassurant. Cette mission lui permet de faire une évaluation rapide des besoins sur place en vue d’accélérer leur exécution et soulager tant soit peu les souffrances des populations meurtries de Kiliba sucrerie.
La catastrophe naturelle est une problématique transfrontalière. A Kiliba, dans le territoire d’Uvira en RDC, comme à Gatumba, dans la commune de Mutimbuzi au Burundi voisin, la situation est la même. Le chef des programmes d’ACTION MEDEOR, Emmanuel LIMI, est passé par Gatumba au Burundi de l’autre cotée de la frontière de la RDC pour s’enquérir de cette situation.
Nous quittons Kiliba sucrerie, nous nous dirigeons un peu vers le nord du territoire d’Uvira, A Lubarika. Ce village du groupement d’Itara/Luvungi est situé aux pieds des montagnes de la chefferie de Bafuliiru. Sur plus 50 champs école paysans mis en place par l’AFPDE, plus de la moitié ont été emportés par les inondations dues aux pluies diluviennes du mois de mai 2023.
Lubarika est une zone a vocation agricole. Les inondations dues aux pluies diluviennes ont frappé à plein fouet les agriculteurs locaux membres des champs école paysannes.
A cote des champs école paysans, d’autres sites n’ont pas été épargné, c’est par exemple ici à l’usine artisanale de production d’huile de palme de Kagaragara, aux pieds des montagnes de Lubarika.