Champ école paysan : une approche participative pour combattre la malnutrition.
23 août 2022Les Champs-Ecoles de Producteurs (CEP) est une approche participative initiée par la FAO pour le renforcement des capacités des communautés en vue d’augmenter leur production agricole et leurs moyens d’existence de manière adaptée au contexte local.
En 2020, dans le cadre du projet amélioration de la situation sanitaire et nutritionnelle des déplacés et retournés dans quatre villages du territoire d’Uvira, Sud-Kivu avec le financement du BMZ et Action Medeor, l’Association des femmes pour la promotion et le développement endogène (AFPDE) applique l’approche de Champ Ecole Paysan (CEP) pour venir en aide aux familles de déplacés et retournés frappés par la malnutrition. Le but est de contribuer à combattre ce fléau (malnutrition) et permettre ainsi aux bénéficiaires d’améliorer leur condition de vie.
Axes d’intervention du projet
Ce projet s’articule autour de deux volets : volet santé et le volet sécurité alimentaire.
Pour le volet santé, les enfants malnutris et les femmes enceintes atteintes de la malnutrition aiguë et sévère sont pris en charge par AFPDE dans les services de l’UNTA et UNTI à travers six structures sanitaires partenaires après leur identification et orientation par les animatrices et relais communautaires. Ils reçoivent des soins, du lait thérapeutique et de plumpy nut.
S’agissant du volet sécurité alimentaire, les responsables des ménages des enfants ou des femmes enceintes frappés par la malnutrition sont encadrés dans les champs écoles paysans dans le but de prévenir la recrudescence de la malnutrition dans leurs ménages.
Résultats atteints
Pour les 30 mois du projet, 563 ménages d’agriculteurs dont 140 ménages pour la première année (2020) et 300 ménages pour la deuxième année (2021) et 123 ménages pour la troisième année (2022) (à Luvungi/Lubarika, Sange et Kiliba) ont bénéficiés d’intrants agricoles (semences améliorées de spéculations de maïs, haricot, riz, tomate, aubergine et amarante), des outils aratoires (houe et machette) et sont accompagnés dans leurs champs respectifs et apprennent les techniques agricoles durables à travers les champs écoles paysans « CEP » avec comme objectif d’accroitre la production agricole.
Ces agriculteurs sont identifiés et sélectionnés dans ces villages sur base de deux critères à savoir : être une personne vulnérable et être une personne vulnérable retournée et déplacée (malnutris).
Quatre types de culture sont pratiqués par ces bénéficiaires pour des spéculations suivantes : maïs, haricot, riz irriguée et culture maraichère.
Les travaux communautaires sont ensuite organisés régulièrement dès la préparation du terrain (champ) jusqu’à la récolte. C’est au cours de ces travaux que des séances de démonstration et d’enseignement conduites par des moniteurs agricoles étatiques et l’assistant agronome de l’afpde sont organisées devant les bénéficiaires pour une durée d’une heure du temps par séance. Ces enseignements portent sur l’utilisation des semences améliorée, gestion des adventices ou entretien, rotation de culture, association de culture, techniques post-récolte, utilisation d’engrais organiques (bouse de vache et guano de chauve-souris), paillage, gestion intégrée semis en ligne.
AFPDE met à la disposition de ces bénéficiaires des outils aratoires constitués de (houe et machette) et des semences pour les spéculations (riz, maïs, haricot, tomates, amarante et aubergine) qu’ils sèment dans leur propre champ. La récolte issue de ces champs appartient aux bénéficiaires.
Des visites régulières dans les champs de bénéficiaires sont organisées par les moniteurs agricoles et l’assistant agronome pour se rassurer si réellement ces derniers mettent en pratiques les connaissances acquises dans les champs expérimentaux. Par ailleurs des visites de supervision sont aussi organisées par l’agronome principal, le chargé de suivi-évaluation du projet, le chef du programme, la coordinatrice…
Au fil de saisons culturales, bons nombre des agriculteurs témoignent du bénéfice tiré dans les CEP au vu de l’amélioration de leur situation sanitaire et nutritionnelle dans leurs ménages.
A ce sujet, l’assistant agronome MAKIMBIO MWIJIRIRO NAKALALA, souligne que « investir dans la sécurité alimentaire est un moyen plus efficace pour combattre la malnutrition, car ce genre d’activités permet aux femmes responsables de ménages en particulier de non seulement acquérir de nouvelles connaissances sur les nouvelles techniques culturales, mais aussi d’être plus autonome financièrement et de répondre ainsi aux besoins fondamentaux (scolarisation des enfants, soins, habillement, restauration, etc.) de leur famille grâce à leur groupement dans les associations villageoises d’épargne et de crédit qu’elles créent après le bénéfice tiré de la récolte de leurs champs».