Conflits armés au Nord et Sud-Kivu et nécessité de la prévention d’une catastrophe humanitaire.
21 mars 2024Depuis plus de deux décennies déjà, les provinces du Nord et Sud-Kivu vivent dans une situation d’insécurité permanente causée par les groupes armés locaux et étrangers dont les plus actifs sont les CODECO, ADF-NALU et M23 qui se battent entre eux et contre les forces gouvernementales de la RDC.
Ces affrontements armés ont provoqué à ce jour les déplacements de plus de 4.430.000 personnes dans ces deux provinces, causant des violations graves des droits humains selon l’OIM et plusieurs organisations internationales.
Cette situation s’est de plus en plus détériorée dans la province du Nord-Kivu depuis le début de cette année 2024. En effet, un groupe armé soutenu par un pays voisin a intensifié des attaques armées contre les forces gouvernementales et les populations civiles dans les cités et localités des territoires de Nyiragongo, Rutshuru et Masisi. Cela est à la base de la mort de centaines des gens, des centaines de blessés et de déplacements de population vers la ville de Goma et ses environs et la cité de MINOVA au Sud-Kivu.
Actuellement, OCHA estime à plus de 730.000 personnes déplacées constitués à majorité par les femmes et les enfants, dont plus de 600.000 dans la ville de Goma et plus de 130.000 à MINOVA au Sud-Kivu. Cette situation a été confirmée par le porteparole du HCR lors de sa conférence de presse tenue le 24/02/2024 à Genève. Les structures médicales de Goma et MINOVA sont remplies des blessés et autres malades déplacés de guerre nécessitant les soins médicaux.
Ces déplacés se trouvent dans une situation critique avec un accès très limité à la nourriture, aux soins médicaux, à l’habitat et vivent dans des conditions hygiéniques très déplorables. Les combats dans ces différents territoires ont conduit à la rupture de toutes les voies routières d’approvisionnement de la ville de Goma et la cité de MINOVA. Ce qui met la population de ces deux entités et les déplacés dans une insécurité alimentaire grave, car n’ayant pas la possibilité de s’approvisionner en vivres et non vivres.
Pour soulager tant soit peu les souffrances de ces populations, l’AFPDE a mis en œuvre dans les camps de Bulengo et Lushagala des actions permettant aux déplacés d’accéder aux soins médicaux, à l’eau potable et améliorer leur hygiène. Cependant, avec les poursuites des combats, le nombre des déplacés a été multiplié par dix dans ces deux camps et plusieurs autres camps se créent et continuent à se créer à Goma et ses environs et à MINOVA.
Ces déplacés qui affluent chaque jour dans ces entités sont dans une situation humanitaire critique. Si rien n’est fait pour arrêter ce bain de sang et permettre aux déplacés d’accéder à l’aide, le monde risque de vivre une catastrophe humanitaire difficilement contrôlable. D’où les actions urgentes de grande envergure et généreuses sont nécessaires pour sauver ces vies humaines en danger. AFPDE en partenariat avec action medeor a une longue experience des actions humanitaires et intervient depuis huits ans au sud -Kivu avec le financement de AA afin de permettre aux réfugiés burundais et déplacés internes en territoires d’Uvira et Fizi d’accéder aux soins médicaux, à l’eau potable et aux bonnes conditions hygiéniques.